L’année 2025 restera dans les mémoires comme celle où l’email-marketing a dû se réinventer sous la pression réglementaire et technique. Après des années d’avertissements et de recommandations, les fournisseurs de messagerie sont passés à l’action. Google et Yahoo ont imposé leurs nouvelles exigences dès février 2024, Microsoft les a rejoints en avril 2025. La CNIL française a lancé en juin une consultation publique sur les pixels de suivi qui pourrait bouleverser les pratiques de mesure d’audience.
Certains ont immédiatement crié à la mort de l’emailing. D’autres ont adapté leurs pratiques et continuent d’obtenir d’excellents résultats. Car contrairement à ce que les prophètes de malheur annonçaient, les statistiques de la DMA France restent stables : 18,15% de taux d’ouverture moyen, 5,35% de taux de clics. L’emailing n’est pas mort, il s’est juste professionnalisé.
Voici un bilan factuel de ce qui a réellement changé en 2025 dans l’email-marketing, et surtout ce qu’il faut retenir pour aborder 2026 dans les meilleures conditions. Sans catastrophisme, sans langue de bois. Juste les faits, leurs impacts concrets, et les actions à mettre en place.
En 2025, l'email-marketing s'est professionnalisé sous la pression technique et réglementaire. Authentication SPF/DKIM/DMARC obligatoire chez Google, Yahoo et Microsoft. Projet CNIL sur les pixels de suivi nécessitant probablement un consentement explicite. La réputation de domaine supplante celle de l'IP. Les statistiques restent stables (18,15% d'ouverture) : seules les mauvaises pratiques sont pénalisées.
Les nouvelles exigences de Google, Yahoo et Microsoft sont devenues la norme
Février 2024 marque un tournant. Google et Yahoo, qui annonçaient depuis des mois l’arrivée de nouvelles exigences pour les expéditeurs d’emails, passent à l’application. Pas de manière brutale, mais progressive. D’abord des erreurs temporaires sur un petit pourcentage d’emails non conformes. Puis, à partir d’avril 2024, des rejets de plus en plus systématiques. En juin 2024, l’obligation du one-click unsubscribe devient effective.
En avril 2025, Microsoft rejoint officiellement le mouvement avec des exigences similaires pour Outlook.com, Hotmail et Live.com. Le message est clair : ce qui était considéré comme des bonnes pratiques devient obligatoire. L’authentification email n’est plus un « nice to have », c’est un prérequis pour atteindre les boîtes de réception.
Les exigences sont simples à énoncer mais techniques à mettre en œuvre. SPF, DKIM et DMARC doivent être correctement configurés. Le one-click unsubscribe doit être présent dans tous les emails marketing. Le taux de plainte doit rester sous la barre des 0,3%. Et interdiction formelle d’utiliser une adresse @gmail.com ou @yahoo.com comme expéditeur, sous peine de voir ses messages systématiquement rejetés.
Ces nouvelles règles concernent officiellement les « bulk senders », c’est-à-dire ceux qui envoient plus de 5000 emails par jour vers Gmail ou Yahoo. Mais dans les faits, tous les expéditeurs sont concernés. Car ce qui est obligatoire aujourd’hui pour les gros volumes le deviendra demain pour tout le monde.
L’impact sur le terrain a été immédiat et brutal pour certains. Les entreprises qui utilisaient des plateformes généralistes sans configuration technique appropriée ont vu leurs taux de délivrabilité s’effondrer. Les emails sont arrivés en spam, quand ils n’ont pas été purement et simplement bloqués. Les plateformes elles-mêmes ont dû adapter leurs infrastructures en urgence.
Les plateformes spécialisées en prospection B2B, comme Ediware, qui proposaient déjà des IPs dédiées avec configuration SPF, DKIM et DMARC par défaut, ont bénéficié d’un avantage considérable. Leurs clients n’ont eu aucune action à mener, tout était déjà en place. Pas de suspension de compte, pas de chute de délivrabilité, pas de panique.
Un autre changement majeur passe presque inaperçu : la réputation de domaine devient plus importante que la réputation d’IP. Les fournisseurs de messagerie ont compris que les IPs partagées, notamment dans le cloud, rendaient la réputation IP peu fiable. Le domaine, lui, est lié à l’identité de marque. Il est stable, traçable, vérifiable. C’est lui qui devient l’indicateur principal de confiance.
Pour 2026, trois actions sont indispensables. Vérifiez votre configuration DMARC avec Google Postmaster Tools. Si vous utilisez encore une IP partagée sur une plateforme généraliste, envisagez sérieusement de migrer vers une infrastructure dédiée. Et surveillez votre taux de plainte comme le lait sur le feu : au-dessus de 0,3%, vous entrez en zone rouge.
L’année 2025 a séparé ceux qui faisaient de l’emailing professionnellement et ceux qui improvisaient. Les seconds ont payé le prix fort. Les premiers continuent tranquillement leur activité, avec les mêmes résultats qu’avant, voire meilleurs grâce à l’élimination d’une partie de la concurrence.
Le projet de recommandation CNIL sur les pixels de suivi bouleverse les pratiques
Le 12 juin 2025, la CNIL française lance une consultation publique qui fait l’effet d’une bombe dans l’écosystème de l’email-marketing. Son projet de recommandation sur les pixels de suivi dans les courriels propose d’appliquer les mêmes règles de consentement qu’aux cookies web. Autrement dit : consentement explicite obligatoire pour tracker qui ouvre vos emails.
La consultation se clôture le 24 juillet 2025. La CNIL examine actuellement les contributions reçues et devrait adopter une version définitive de sa recommandation d’ici la fin de l’année ou début 2026. Cette démarche n’est pas une lubie administrative. Elle répond au nombre croissant de plaintes de citoyens qui se sentent « espionnés » par les emails qu’ils reçoivent.
Un pixel de suivi, pour rappel, est une image invisible de 1 pixel par 1 pixel intégrée dans un email. Lorsque le destinataire ouvre le message, cette image se charge depuis un serveur distant. Ce chargement permet de savoir que l’email a été ouvert, à quelle heure, sur quel appareil, depuis quelle localisation. C’est la base du taux d’ouverture tel que nous le connaissons depuis vingt ans.
Le projet de recommandation de la CNIL est clair : ces pixels sont des traceurs, au même titre que les cookies. Ils sont donc soumis à l’article 82 de la loi Informatique et Libertés. Concrètement, cela signifie qu’il faudrait obtenir le consentement explicite du destinataire avant d’utiliser un pixel pour savoir s’il a ouvert votre email.
L’information préalable devient obligatoire. Le destinataire doit savoir qu’un traceur est présent dans l’email, à quelles fins il est utilisé, qui y a accès. La possibilité de refuser doit être aussi simple que celle d’accepter. Et le choix du destinataire doit être enregistré pour ne pas le solliciter à nouveau dans les emails suivants.
La CNIL prévoit toutefois des exceptions. Les pixels strictement nécessaires à la délivrabilité, à la sécurité, ou à un service explicitement demandé par l’utilisateur ne nécessiteraient pas de consentement. Le débat porte sur la définition de « strictement nécessaire ». Une statistique globale de délivrabilité est-elle nécessaire ? Probablement oui. Savoir précisément qui a ouvert à quelle heure pour scorer un prospect ? Là, c’est moins évident.
L’impact économique potentiel est considérable. C’est d’ailleurs pour cette raison que la CNIL a lancé un questionnaire complémentaire pour évaluer les conséquences sur les modèles d’affaires. Le taux d’ouverture est depuis des décennies la métrique de référence de l’email-marketing. Les campagnes sont optimisées sur cette base, les scénarios automatisés se déclenchent sur des ouvertures, les scores de leads intègrent cette donnée.
Le secteur B2B est particulièrement concerné. Contrairement au B2C où l’opt-in pour recevoir des emails est généralisé depuis le RGPD, la prospection B2B fonctionne historiquement en opt-out. On contacte des professionnels sur leur email professionnel, ils peuvent se désinscrire s’ils ne sont pas intéressés. Ajouter un consentement pour le pixel de suivi introduit une couche de complexité supplémentaire dans des pratiques déjà encadrées.
Ce qui va probablement changer dans les mois qui viennent : le tracking nominatif nécessitera un consentement. Savoir que « Jean Dupont de l’entreprise X a ouvert mon email mardi à 14h37 » demandera son accord explicite. En revanche, les statistiques agrégées et anonymisées resteront probablement autorisées sans consentement. Savoir que « ma campagne a généré 18% d’ouvertures » ne pose pas le même problème de vie privée.
La méthode proposée par la CNIL pour recueillir le consentement est pragmatique : envoyer un premier email sans pixel de suivi, contenant un lien vers une page où le destinataire peut choisir explicitement d’accepter ou de refuser le tracking. L’absence de réponse sera considérée comme un refus. Ce premier email pourrait aussi intégrer ce choix dans un centre de préférences plus large.
Pour les entreprises qui font de l’email-marketing, le moment est venu d’anticiper. Commencez dès maintenant à habituer vos contacts à l’idée du choix. Intégrez des formulaires de préférences dans vos emails. Proposez explicitement à vos destinataires de choisir ce qu’ils reçoivent et comment vous suivez leurs interactions.
Développez des KPIs alternatifs au taux d’ouverture. Le taux de clics est beaucoup plus fiable et moins impacté par ces évolutions. Les conversions, le chiffre d’affaires généré, la valeur vie client sont des indicateurs business bien plus pertinents que le simple fait de savoir si un email a été ouvert.
Exploitez davantage les données déclaratives. Les centres de préférences, les enquêtes, les formulaires permettent de collecter des informations avec consentement explicite. C’est de la donnée de meilleure qualité que le tracking invisible, et elle sera toujours autorisée.
En prospection B2B, les statistiques globales par campagne resteront probablement votre outil principal. Vous pourrez toujours savoir qu’une campagne a généré 22% d’ouvertures et 6% de clics. Vous pourrez toujours identifier les cliqueurs pour les relancer. C’est le tracking individuel systématique qui risque de nécessiter un consentement.
La recommandation définitive de la CNIL n’est pas encore adoptée. Les débats sont en cours. Mais une chose est certaine : le tracking invisible et systématique dans les emails a vécu. L’année 2026 sera celle de la transparence et du consentement explicite. Autant s’y préparer dès maintenant.
La réputation de domaine supplante la réputation d’IP
Les nouvelles exigences de Google et Yahoo ont envoyé un message qui va bien au-delà de la simple authentification technique. Elles marquent un changement de paradigme dans la manière dont les fournisseurs de messagerie évaluent la fiabilité d’un expéditeur. La réputation d’IP, qui régnait en maître depuis vingt ans, cède progressivement sa place à la réputation de domaine.
Ce basculement n’est pas un caprice. Il répond à une réalité technique incontournable : les IPs partagées, notamment celles des services cloud, ont rendu la réputation IP de moins en moins fiable comme indicateur isolé. Votre délivrabilité dépend des comportements de milliers d’autres utilisateurs qui partagent la même IP. Un seul spammeur dans le lot, et c’est toute l’IP qui est pénalisée.
Le domaine, lui, est directement lié à l’identité de marque. Il est stable, vérifiable, traçable. Quand vous envoyez un email depuis contact@votreentreprise.com, le domaine « votreentreprise.com » devient votre signature. Les fournisseurs de messagerie peuvent construire une réputation durable autour de ce domaine, indépendamment des IPs utilisées pour l’envoi.
Cette évolution change profondément la stratégie de délivrabilité. Améliorer sa réputation de domaine améliore mécaniquement tous les autres indicateurs : taux de placement en boîte de réception, visibilité dans les onglets prioritaires, traitement par les filtres anti-spam. C’est l’effet de levier le plus puissant dans l’email-marketing moderne.
DMARC, l’un des trois piliers de l’authentification obligatoire, place justement le domaine au cœur du système. Cette politique permet aux propriétaires de domaines de définir comment les fournisseurs de messagerie doivent traiter les emails qui échouent les vérifications SPF ou DKIM. C’est une déclaration publique : « Voici comment authentifier les emails envoyés depuis mon domaine, et voici ce qu’il faut faire des emails qui ne respectent pas ces règles. »
La configuration technique devient donc stratégique. Votre enregistrement SPF doit lister les serveurs autorisés à envoyer depuis votre domaine. Votre signature DKIM doit être correctement configurée sur votre serveur d’envoi. Votre politique DMARC doit indiquer clairement vos intentions. Tout cela se passe au niveau du domaine, dans vos enregistrements DNS.
La cohérence entre domaine d’envoi et domaine de tracking prend une importance nouvelle. Si vous envoyez depuis contact@votreentreprise.com mais que tous vos liens pointent vers un domaine de tracking générique fourni par votre plateforme, vous créez une incohérence. Les fournisseurs de messagerie sont de plus en plus attentifs à ces détails. Un domaine de tracking personnalisé, cohérent avec votre domaine d’envoi, renforce votre crédibilité.
La multiplication des sous-domaines d’envoi est une autre pratique à éviter. Chaque sous-domaine construit sa propre réputation. Si vous envoyez tantôt depuis newsletter@votreentreprise.com, tantôt depuis marketing@votreentreprise.com, tantôt depuis info@votreentreprise.com, vous fragmentez votre réputation. Mieux vaut concentrer vos envois sur un nombre limité de domaines et construire méthodiquement leur réputation.
Une IP dédiée reste importante, contrairement à ce que certains ont pu comprendre de ces évolutions. Elle vous donne le contrôle total de votre réputation d’envoi. Mais elle ne suffit plus. L’IP et le domaine travaillent ensemble. L’IP apporte la stabilité technique, le domaine apporte l’identité de marque. Les deux sont complémentaires.
La construction d’une réputation de domaine prend du temps. Six à douze mois minimum pour établir une réputation solide. Il faut de la régularité dans les envois, de la qualité dans les pratiques, de la cohérence dans l’authentification. C’est un actif qui se construit progressivement, campagne après campagne.
Google Postmaster Tools devient votre meilleur allié dans cette démarche. Cet outil gratuit vous permet de suivre la réputation de votre domaine telle que Google la perçoit. Vous y voyez votre spam rate, votre réputation globale, vos problèmes d’authentification, votre réputation d’IP également. C’est le tableau de bord indispensable pour piloter votre délivrabilité en 2025.
Pour 2026, retenez ces trois principes. Votre domaine est votre signature, investissez dans sa réputation comme vous investiriez dans votre marque. Assurez la cohérence entre tous vos domaines d’envoi et de tracking. Et construisez cette réputation dans la durée, avec des pratiques irréprochables, mois après mois.
La réputation d’IP reste importante, mais elle n’est plus la star du spectacle. Elle est devenue le second rôle, pendant que le domaine prend le devant de la scène. Les entreprises qui l’ont compris en 2025 ont déjà plusieurs mois d’avance. Les autres devront rattraper leur retard en 2026.
L’éco-responsabilité s’invite dans l’email-marketing
Une tendance inattendue a émergé en 2025 dans le monde de l’email-marketing : la conscience écologique. L’emailing, longtemps perçu comme un canal quasi gratuit et sans impact environnemental, se retrouve sous le feu des projecteurs pour sa consommation énergétique. Chaque email envoyé, stocké, transmis et lu consomme de l’énergie. Multiplié par les milliards d’emails échangés quotidiennement, l’impact devient significatif.
Les entreprises les plus avancées ont commencé à intégrer cette dimension dans leur stratégie emailing. Pas par pur altruisme, mais parce que les pratiques éco-responsables rejoignent souvent les bonnes pratiques de délivrabilité et d’efficacité commerciale. Envoyer moins mais mieux, c’est à la fois écologique et rentable.
Les templates s’allègent. Fini les emails de 500 Ko avec dix images haute résolution. Les entreprises optimisent le poids de leurs messages pour réduire la bande passante nécessaire à leur transmission.
D’ailleurs, utiliser des emojis dans vos objets d’emails permet de capter l’attention sans alourdir vos messages.
Un email de 80 Ko au lieu de 300 Ko, c’est quatre fois moins de données à transmettre, quatre fois moins d’énergie consommée par le réseau. Et accessoirement, un chargement plus rapide sur mobile et moins de rejets par les serveurs de messagerie.
Les images sont compressées, redimensionnées à leur taille d’affichage réelle.
Attention également aux GIF animés qui posent des problèmes spécifiques avec Outlook et peuvent considérablement alourdir vos emails.
Pourquoi envoyer une image de 2000 pixels de large qui sera affichée à 600 pixels ? Les formats modernes comme WebP permettent des compressions bien supérieures au JPEG traditionnel. Les emails deviennent plus légers sans perdre en qualité visuelle.
Le nettoyage régulier des bases de contacts devient une pratique standard. Les adresses inactives depuis six mois, celles qui n’ont jamais ouvert un seul email, celles qui génèrent systématiquement des bounces, sont supprimées ou mises en quarantaine. Résultat : moins d’emails envoyés dans le vide, moins de serveurs sollicités inutilement, moins d’énergie gaspillée.
Cette pratique a un double avantage. Elle réduit l’impact environnemental, certes. Mais elle améliore surtout drastiquement la délivrabilité. Les fournisseurs de messagerie pénalisent les expéditeurs qui continuent d’envoyer à des contacts désengagés. Nettoyer sa base, c’est protéger sa réputation d’expéditeur.
Certaines entreprises vont plus loin et expérimentent des emails avec date d’expiration. Le message contient un mécanisme qui le supprime automatiquement après un certain délai. Une promotion valable une semaine n’a plus besoin d’être stockée pendant des années dans les serveurs de messagerie. Cette pratique reste marginale en 2025, mais elle illustre la réflexion en cours sur le stockage infini des données.
La segmentation devient un argument écologique. Envoyer 10 000 emails non ciblés dont 9 000 seront supprimés sans être lus, c’est du gaspillage. Envoyer 1 000 emails parfaitement ciblés avec un taux d’engagement élevé, c’est plus efficace commercialement et plus responsable écologiquement. Qualité contre quantité, encore et toujours.
L’argument marketing commence à porter. Quelques entreprises pionnières communiquent sur leurs pratiques d’email éco-responsable. « Nous optimisons nos emails pour réduire leur impact carbone. » « Nous nettoyons régulièrement nos listes pour ne contacter que les personnes réellement intéressées. » Cette communication trouve un écho auprès d’une partie du public, sensible aux enjeux environnementaux.
Pour 2026, quatre actions concrètes émergent. Optimisez le poids de vos templates, avec un objectif de moins de 100 Ko par email. Nettoyez vos bases tous les six mois en supprimant les inactifs chroniques. Segmentez vos envois pour réduire le volume global tout en améliorant la pertinence. Et si cela correspond à votre positionnement, communiquez sur votre démarche éco-responsable.
L’éco-responsabilité en email-marketing n’est pas un gadget de communication. C’est la convergence entre conscience environnementale et bonnes pratiques professionnelles. Les emails légers se chargent mieux, les bases propres délivrent mieux, la segmentation convertit mieux. L’écologie rejoint l’efficacité commerciale.
Cette tendance restera-t-elle marginale ou se généralisera-t-elle ? Difficile à prédire. Mais une chose est certaine : les entreprises qui réduisent leur volume d’envois pour se concentrer sur la qualité obtiennent de meilleurs résultats. Que ce soit par conviction écologique ou par pragmatisme commercial, le résultat est le même. Moins d’emails, mieux ciblés, plus performants.
Le retour aux fondamentaux : qualité et pertinence
Au milieu de tous ces changements techniques et réglementaires, une évidence s’impose en regardant les statistiques 2025 : l’email-marketing n’a pas souffert. Les chiffres publiés par la DMA France restent remarquablement stables. Taux d’ouverture moyen de 18,15%, taux de clics de 5,35%. Pratiquement identiques aux années précédentes.
Cette stabilité est d’autant plus remarquable que le nombre d’emails envoyés continue d’augmenter. 139,87 milliards d’emails routés en France en 2021, soit une hausse de plus de 12% par rapport à l’année précédente. Les internautes reçoivent en moyenne 7,44 emails par jour. La sollicitation augmente, mais les performances restent stables. Comment l’expliquer ?
La réponse tient en un mot : professionnalisation. Les nouvelles exigences techniques et réglementaires n’ont pas pénalisé les bonnes pratiques. Elles ont éliminé les mauvaises. Les entreprises qui faisaient déjà de l’emailing de qualité continuent d’obtenir les mêmes résultats, voire de meilleurs résultats grâce à la réduction de la concurrence spam.
Celles qui abusaient du mass-mailing non ciblé, qui achetaient des fichiers de mauvaise qualité, qui ne nettoyaient jamais leurs bases, qui ne configuraient pas correctement leur authentification, ont vu leurs performances s’effondrer. Leurs emails n’arrivent plus en boîte de réception. Leurs comptes sont suspendus. Leur réputation est détruite.
Le marché s’est assaini. Les entreprises performantes en 2025 sont celles qui ont compris une évidence : la qualité bat toujours la quantité. Envoyer 1000 emails parfaitement ciblés génère plus de résultats que 10 000 emails envoyés au hasard. Cette vérité était déjà vraie avant, mais les nouvelles contraintes l’ont rendue incontournable.
Le contenu à valeur ajoutée reste le meilleur levier de performance. Un livre blanc, une étude sectorielle, un guide pratique génèrent des taux d’engagement incomparablement supérieurs à un message commercial direct. Cette pratique n’a pas changé en 2025, elle s’est juste généralisée. Les entreprises qui persistent à envoyer « Découvrez notre offre, contactez-nous » obtiennent des résultats médiocres.
La segmentation fine n’a jamais été aussi importante. Elle fait partie des fondamentaux de la délivrabilité en emailing B2B qui garantissent l’arrivée en boîte de réception. Envoyer le même message à toute sa base était déjà inefficace il y a cinq ans. C’est devenu suicidaire en 2025. Les fournisseurs de messagerie analysent l’engagement par segment. Si vous envoyez systématiquement à des contacts qui n’ouvrent jamais, votre réputation se dégrade. La segmentation n’est plus un luxe, c’est une nécessité technique.
La personnalisation réelle fait la différence. Pas la simple insertion du prénom dans l’objet, qui ne trompe plus personne. La vraie personnalisation : adapter le contenu au secteur d’activité, à la problématique spécifique, à l’historique d’interaction. Les données enrichies des fichiers de qualité (comme ceux de DataProspects) permettent cette personnalisation à grande échelle.
Le suivi des clics et des conversions devient plus important que l’obsession du taux d’ouverture. Avec Apple Mail Privacy Protection qui fausse les statistiques d’ouverture depuis 2021, et la future recommandation CNIL qui pourrait compliquer le tracking, les taux d’ouverture deviennent une métrique de moins en moins fiable. Les clics, eux, restent traçables et pertinents. Les conversions encore plus.
Les entreprises performantes changent de logique. Elles ne mesurent plus le succès d’une campagne au nombre d’ouvertures, mais au chiffre d’affaires généré, au nombre de leads qualifiés créés, au taux de transformation final. Ces indicateurs business sont infiniment plus pertinents que les métriques vanité.
L’exploitation des données comportementales se systématise. Identifier les cliqueurs, les téléchargeurs, les ouvreurs multiples, et organiser leur remontée vers les équipes commerciales. Cette pratique existait avant 2025, mais elle se généralise. Les entreprises qui laissent leurs prospects chauds dans la plateforme sans les exploiter perdent un avantage compétitif considérable.
Le scoring comportemental permet d’affiner le ciblage en continu. Un contact qui ouvre régulièrement mais ne clique jamais n’a pas le même potentiel qu’un contact qui clique systématiquement. Un contact qui télécharge un livre blanc puis visite votre site est beaucoup plus chaud qu’un simple ouvreur. Ces nuances permettent de prioriser les efforts commerciaux.
Les nouvelles contraintes techniques et réglementaires ont forcé un retour aux fondamentaux. Qualité du fichier, pertinence du contenu, finesse de la segmentation, exploitation des données comportementales. Ces pratiques ne sont pas nouvelles, elles sont juste devenues obligatoires pour survivre.
Pour 2026, quatre priorités se dégagent. Privilégiez les KPIs de conversion aux métriques vanité. Investissez dans la production de contenus à forte valeur ajoutée. Mettez en place un scoring comportemental pour cibler de plus en plus finement. Organisez l’exploitation systématique des cliqueurs plutôt que d’attendre passivement les conversions.
La leçon de 2025 est claire : l’email-marketing ne récompense plus l’improvisation. Il récompense la méthode, la qualité, la pertinence. Les entreprises qui l’ont compris continuent d’obtenir d’excellents résultats. Les autres disparaissent progressivement des boîtes de réception, éliminées par les filtres anti-spam et les nouvelles exigences techniques.
L’emailing n’est pas mort. Il s’est juste débarrassé de ceux qui le pratiquaient mal.
Questions fréquentes sur les changements 2025 en email-marketing
QUELLES SONT LES NOUVELLES EXIGENCES OBLIGATOIRES DE GOOGLE ET YAHOO EN 2025 ?
SPF, DKIM et DMARC doivent être configurés pour tous les expéditeurs de plus de 5000 emails par jour. Le one-click unsubscribe est obligatoire depuis juin 2024. Le taux de plainte doit rester sous 0,3%. Microsoft a rejoint ces exigences en avril 2025 pour Outlook, Hotmail et Live.
QUE PRÉVOIT LE PROJET DE RECOMMANDATION CNIL SUR LES PIXELS DE SUIVI ?
La CNIL propose d’appliquer aux pixels de suivi les mêmes règles qu’aux cookies : consentement explicite obligatoire pour tracker nominativement qui ouvre vos emails. Les statistiques agrégées et anonymisées resteraient probablement autorisées sans consentement. La recommandation définitive est attendue fin 2025 ou début 2026.
LA RÉPUTATION DE DOMAINE REMPLACE-T-ELLE LA RÉPUTATION D’IP ?
La réputation de domaine devient plus importante que celle de l’IP, mais les deux restent complémentaires. Le domaine est lié à l’identité de marque et permet aux fournisseurs de messagerie d’évaluer la fiabilité sur le long terme. Une IP dédiée reste recommandée pour garder le contrôle de sa réputation d’envoi.
COMMENT SE PRÉPARER AUX CHANGEMENTS DE 2026 ?
Vérifiez votre configuration DMARC avec Google Postmaster Tools. Développez des KPIs alternatifs au taux d’ouverture (clics, conversions, CA généré). Mettez en place des centres de préférences pour recueillir le consentement au tracking. Nettoyez régulièrement vos bases de contacts inactifs.
LES PERFORMANCES DE L’EMAIL-MARKETING BAISSENT-ELLES EN 2025 ?
Non. Les chiffres DMA France 2021 montrent une stabilité : 18,15% de taux d’ouverture moyen et 5,35% de clics. Le volume d’envois augmente même de 12% par an. Les nouvelles contraintes pénalisent uniquement les mauvaises pratiques, pas l’email-marketing de qualité.
QU’EST-CE QU’UN PIXEL DE SUIVI DANS UN EMAIL ?
Un pixel de suivi est une image invisible de 1×1 pixel intégrée dans un email. Son chargement depuis un serveur distant permet de savoir si l’email a été ouvert, à quelle heure, sur quel appareil et depuis quelle localisation. C’est la base technique du taux d’ouverture.
L’ÉCO-RESPONSABILITÉ A-T-ELLE UN IMPACT RÉEL SUR L’EMAILING ?
Oui. Optimiser le poids des emails (objectif moins de 100 Ko) améliore la délivrabilité et réduit la consommation énergétique. Nettoyer les bases d’inactifs protège la réputation d’expéditeur. La segmentation fine réduit le volume global tout en améliorant les résultats. Écologie et efficacité convergent.
Faut-il abandonner le taux d’ouverture comme métrique ?
Pas totalement, mais il faut le relativiser. Apple Mail Privacy Protection fausse les statistiques depuis 2021. Le futur cadre CNIL pourrait compliquer le tracking nominatif. Privilégiez les clics, les conversions et le chiffre d’affaires généré : ce sont des indicateurs business plus fiables et durables.
Pour conclure
L’année 2025 restera comme une année charnière pour l’email-marketing. Authentication obligatoire avec Google, Yahoo et Microsoft. Projet de recommandation CNIL sur les pixels de suivi. Basculement de la réputation d’IP vers la réputation de domaine. Émergence de la conscience écologique. Autant de changements qui ont redessiné le paysage de l’emailing en quelques mois.
Pourtant, malgré ces bouleversements, l’email-marketing reste debout. Les statistiques le prouvent : les taux d’ouverture et de clics sont stables, le volume d’envois continue d’augmenter, les entreprises investissent toujours massivement dans ce canal. Le catastrophisme ambiant était infondé. L’email ne meurt pas, il se professionnalise.
Pour aborder 2026 dans les meilleures conditions, quatre priorités s’imposent. La conformité technique n’est plus optionnelle. SPF, DKIM, DMARC correctement configurés, IP dédiée si vous envoyez plus de quelques milliers d’emails par mois, surveillance de votre taux de plainte. Ces éléments techniques conditionnent votre capacité à atteindre les boîtes de réception.
La recommandation CNIL sur les pixels de suivi arrivera dans les prochains mois. Anticipez-la dès maintenant. Développez des KPIs alternatifs au taux d’ouverture : clics, conversions, chiffre d’affaires généré. Exploitez davantage les données déclaratives via des centres de préférences. Habituez vos contacts à choisir comment vous les suivez. Le tracking invisible a vécu, la transparence devient la norme.
La réputation de domaine se construit sur le long terme. Six à douze mois minimum pour établir une réputation solide. Investissez dans cette construction comme vous investiriez dans votre marque. Assurez la cohérence entre vos domaines d’envoi et de tracking. Surveillez votre réputation via Google Postmaster Tools. Votre domaine est votre signature, traitez-le comme tel.
Le retour aux fondamentaux n’est pas un slogan, c’est une nécessité. Qualité du fichier, pertinence du contenu, finesse de la segmentation, exploitation des données comportementales. Ces pratiques étaient déjà recommandées avant 2025. Elles sont devenues obligatoires pour obtenir des résultats. Les nouvelles contraintes n’ont fait qu’éliminer ceux qui ne les appliquaient pas.
L’écosystème Ediware, avec DataProspects pour les fichiers nettoyés et enrichis, CleanMyList pour la validation, et la plateforme Ediware pour le routage avec IP dédiée et support technique, est parfaitement aligné avec ces évolutions. Les clients qui utilisent cet écosystème intégré n’ont pas eu à subir les bouleversements de 2025. Tout était déjà en place : authentication configurée, réputation de domaine construite, fichiers de qualité, support technique proactif.
L’année 2026 ne sera pas plus simple que 2025. La recommandation CNIL sur les pixels sera adoptée et devra être appliquée. Les fournisseurs de messagerie continueront de durcir leurs exigences. La pression réglementaire ne diminuera pas, elle augmentera. Mais ces évolutions ne pénalisent que les mauvaises pratiques.
Les entreprises qui font de l’email-marketing de qualité continueront d’obtenir d’excellents résultats. Celles qui investissent dans des fichiers propres, qui produisent du contenu à valeur ajoutée, qui segmentent finement, qui exploitent intelligemment les données comportementales, n’ont aucune inquiétude à avoir. Leur canal fonctionne, leurs campagnes performent, leurs leads se transforment.
L’email-marketing ne meurt pas. Il élimine progressivement ceux qui le pratiquent mal. 2025 a accéléré cette sélection naturelle. 2026 la poursuivra. Les entreprises qui ont compris cette évolution ont déjà plusieurs longueurs d’avance. Les autres ont encore quelques mois pour rattraper leur retard.
Le message est simple : professionnalisez votre approche ou disparaissez des boîtes de réception. Il n’y a plus de troisième voie.